fbpx
Biométhanisation: comment ça marche?
Ils valorisent

Biométhanisation: comment ça marche?

09.03.2021

En Wallonie, plusieurs intercommunales ont opté pour une collecte séparée de la matière organique en porte-à-porte. Ainsi, dans de nombreuses communes, les déchets de cuisine, appelés déchets organiques ou fermentescibles, sont collectés sélectivement en sac biodégradable ou en conteneur. Ceux-ci sont ensuite acheminés dans les unités de biométhanisation gérées par les intercommunales. Objectif ? Valoriser au mieux ces déchets en produisant compost, chaleur et électricité grâce à la biométhanisation.

Qu’est-ce que la biométhanisation ?

Le principe de la biométhanisation est de faire fermenter les déchets organiques en absence d’oxygène. Le biogaz qui s’en dégage, contenant 55% de méthane, alimente des moteurs qui produisent de la chaleur et de l’électricité vertes. Après fermentation, la matière qui ne s’est pas transformée en biogaz, que l’on appelle le digestat, est compostée pour être valorisé en agriculture.

Découvrir la biométhanisation en vidéo avec compost man.

Deux unités de biométhanisation en Wallonie

La première unité de biométhanisation située à TENNEVILLE, dans la province de Luxembourg, fonctionne déjà depuis 2009. Elle est gérée en copropriété par l’intercommunale AIVE, le BEP Environnement et INTRADEL. Chaque année, 34 000 tonnes de déchets organiques y sont traitées. Une seconde installation de biométhanisation a été mise en service en 2019 à HERSTAL (INTRADEL). Elle traitera 40 000 tonnes de matière organique.

Ensemble, ces deux installations injectent chaque année sur le réseau de l’électricité verte correspondant à la consommation de 2 400 ménages. De plus, la chaleur valorisée représente une économie de 1 700 000 litres de mazout. Au terme du processus, le compostage du digestat permet de produire 32 000 tonnes de compost qui sont valorisées dans les cultures wallonnes de carottes, betteraves…

Soyez vigilant, un bon tri est essentiel !

Nos ingénieurs et nos ouvriers veillent quotidiennement à ce que le compost produit soit d’excellente qualité. Malheureusement, aujourd’hui, nous trouvons encore des déchets non biodégradables dans les sacs « bio » et les conteneurs « organiques ».

Les erreurs les plus fréquentes sont :

  • les capsules de café en aluminium et en plastique ;
  • les barquettes en plastique de beurre, de fromage frais… ;
  • les emballages en plastique de charcuterie ou de fromage.

Vous les jetteriez dans votre compost à la maison ? Non, alors ils n’ont pas non plus leur place en biométhanisation. Triez bien et jetez-les dans la bonne poubelle car ces déchets se brisent en petits morceaux dans nos installations, passent au travers des mailles des tamis de compostage et se retrouvent dans le compost. La qualité du compost dépend donc du tri de tous les citoyens.

Nos déchets organiques, prochainement source de bioplastiques, de savon et d’omégas 3 !

En plus de produire de l’énergie et du compost, nos déchets organiques pourraient très bientôt être transformés en de nouvelles matières. C’est en tout cas ce qu’espèrent l’intercommunale IDELUX-AIVE et les 20 partenaires (PME, industries et centres de recherches et développement technique) issus de 9 pays qui participent au projet de recherches VOLATILE. Ce projet, financé par l’Europe, a pour objectif de récupérer des composés appelés acides gras volatiles (AGV) dans nos déchets organiques pour les transformer en de nouvelles matières grâce à des micro-organismes.

Le principe ? Isoler les acides gras volatiles produits lors de la biométhanisation et les donner à manger à des bactéries, des levures ou des microalgues spécifiques qui les transforment en de nouveaux bioproduits. Explication en vidéo.

Pour y arriver, les chercheurs ont :

  • évalué le pouvoir méthanogène et la composition en acides gras volatiles des différents types de déchets organiques : déchets de cuisine, déchets verts, digestat et boues de stations d’épuration ;
  • extrait les acides gras volatiles produits lors de la biométhanisation ;
  • en laboratoire, nourri des bactéries, des levures ou des microalgues avec ces acides gras volatiles ;
  • obtenus via ce processus: une matière plastique « bio », de l’huile (qui pourra servir pour du savon, des bougies…) et des omégas 3.

Bien entendu, comme toujours, le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. La priorité est donc de lutter contre le gaspillage alimentaire et de promouvoir le compostage à domicile. Néanmoins pour ceux qui ne peuvent le faire, le système mis en place pour les intercommunales est une solution exemplaire en matière d’économie circulaire locale. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !

Recherche