fbpx
La bonne gestion des biodéchets
Ils valorisent, Je réduis, Je trie

La bonne gestion des biodéchets

11.03.2021

Épluchures, restes de repas, aliments périmés… ces déchets représentent à eux seuls 30% en volume et 50% en poids de nos déchets ménagers, ajoutons à cela quelque 200.000 tonnes de résidus de tontes, de tailles et autres déchets issus de nos jardins collectés en recyparcs chaque année.
C’est dire si l’enjeu de leur réduction et de leur bonne gestion est important, que ce soit à la maison en produisant du compost à domicile ou à travers les collectes sélectives, la biométhanisation ou encore le compostage industriel.

Biodéchets? De quoi parle-t-on?

Les biodéchets sont issus de ressources végétales ou animales. Il s’agit, en résumé, des tous les déchets ayant la capacité de « pourrir », c’est pourquoi on les appelle également déchets biodégradables ou organiques.

Les biodéchets sont essentiellement constitués de déchets de cuisine (épluchures, restes alimentaires, cartons bruts…) et de déchets verts du jardin (résidus de tailles, de tonte, feuilles mortes…). Pour en savoir plus, consultez notre article consacré aux déchets verts et déchets organiques.

Recyclage et valorisation des biodéchets

Pour bien gérer les biodéchets, il faut d’abord les trier à la source. Différentes solutions de recyclage peuvent ensuite être envisagées :

A la maison

Le compostage est sans conteste LE geste qui allégera le plus significativement vos poubelles en un minimum de temps. Le compost ainsi produit profitera à votre jardin, balconnières et autres plantations, vos plantes vous remercieront.

La règle d’or d’un compost réussi, c’est l’équilibre entre:

  • Les matières VERTES et HUMIDES, riches en azote. Elles sont constituées d’épluchures de fruits et légumes, de restes alimentaires, de fleurs fanées, de tontes de pelouse… Elles apportent l’eau et la nourriture aux organismes décomposeurs qui travaillent pour vous.
  • Les matières BRUNES et SÈCHES, riches en carbone et le plus souvent ligneuses (branchages broyés, herbes sèches, feuilles mortes). Le carton (non imprimé), les essuie-tout et les mouchoirs en papier font également partie de cette catégorie. Ils structurent le compost pour faciliter la circulation d’air.

Pour en savoir plus sur le compostage à domicile, téléchargez notre brochure complète, « Mon pote le compost ».

Vous n’avez pas de jardin ? Pensez au lombricompostage

Dans mon quartier

Le compostage de quartier permet à des ménages qui n’ont pas n’ont pas la possibilité de produire leur propre compost. En pratique, il s’agit de composter les biodéchets de plusieurs ménages en un seul endroit. Ce type d’initiative permet de récupérer gratuitement un compost 100% naturel et de participer à un projet entre voisins, la convivialité en bonus.

Coming soon : un guide spécifique à la mise en place d’initiatives de compostage de quartier. Pour ne pas rater sa sortie, abonnez-vous à notre Newsletter ou surfer sur moinsdedechets.wallonie.be

Epinglons également des initiatives telles que celle de la Commune de Gesves, commune engagée dans la démarche Zéro Déchet qui a mis en place un projet de biobox pour ses habitants.

Dans ma commune

Pour les déchets de cuisine

Plus de 80% des communes wallonnes disposent d’une collecte sélective des déchets organiques, en porte-à-porte, via les recyparcs ou des points d’apports volontaires spécifiques.

Pour les collectes en porte-à-porte, les déchets organiques peuvent être collectés en sacs biodégradables ou en conteneurs.

Dans tous les cas, les déchets ainsi collectés sont traités par biométhanisation. Il s’agit de faire fermenter les déchets organiques en absence d’oxygène. Le biogaz qui s’en dégage, contenant 55% de méthane, alimente des moteurs qui produisent de la chaleur et de l’électricité vertes. Après fermentation, la matière qui ne s’est pas transformée en biogaz, que l’on appelle le digestat, est compostée pour être valorisée en agriculture.

La Wallonie compte deux installations de biométhanisation : une à Herstal (Intradel) et l’autre à Tenneville (IDELUX Environnement) Ensemble, ces deux installations injectent chaque année sur le réseau de l’électricité verte correspondant à la consommation de 2.400 ménages. De plus, la chaleur valorisée représente une économie de 1.700.000 litres de mazout. Au terme du processus, le compostage du digestat permet de produire 32.000 tonnes de compost qui sont valorisées dans les cultures wallonnes de carottes, betteraves… Consultez notre article sur la biométhanisation pour en savoir plus.

Pour les déchets de jardin

Si vous ne le compostez pas, déposez vos déchets verts dans un recyparc. Les déchets verts représentent environ 25% du tonnage des déchets collectés via les recyparcs en Wallonie. Un gisement immense transformé en or brun pour l’agriculture et les particuliers, après un passage dans une installation de compostage industriel, dont 9 sont gérées directement par les Intercommunales wallonnes de gestion des déchets. Notre article « Du déchet vert à l’or brun » vous explique le principe du compostage industriel.

Cadre européen et généralisation de la séparation de la fraction organique

La Directive (UE) 2018/851 du Parlement européen instaure différentes mesures dont la généralisation de la collecte séparée des déchets organiques d’ici au 31 décembre 2023.

Tous les pays européens ne sont pas au même stade d’avancement en la matière. Si la Wallonie a encore du travail pour parvenir à la généralisation, nous sommes loin d’être les derniers de la classe avec près de 60.000 tonnes de déchets organiques collectés sélectivement (chiffre DSD, 2019).

Zéro plastique dans les déchets organiques!

Que l’on parle de compostage à domicile ou de biométhanisation via les collectes sélectives, le plastique ne dois jamais se retrouver mélangé au biodéchets. Cela paraît évident, mais on constate encore trop souvent la présence de divers plastiques dans les fractions organiques collectées. Cet élément est particulièrement problématique dans les installations de tri et de traitement, non seulement pour les difficultés techniques que cela représente, mais aussi et surtout, le risque de voir les composts issus des installations de traitement pollués par des microplastiques. N’oublions pas que ces composts sont destinés en bonne part à l’agriculture et que l’on risque donc de retrouver, au final, ces plastiques dans nos assiettes!

Dans les erreurs de tri les plus fréquentes, citons:

  • Les cotons tiges, serviettes hygiéniques usagées ou encore tubes de dentifrice. En gros, des déchets issus des salles de bain. Il est vrai que l’on a rarement plus d’une poubelle dans cette pièce, mais son contenu doit aussi être trié. Tout produit contenant du plastique, même s’il s’agit de produits à usage corporel qui pourraient sembler « naturels » ne sont en aucun cas des déchets organiques. Pour une salle de bain Zéro plastique, lisez notre article sur le sujet.
  • Les résidus alimentaires, jetés AVEC l’emballage! Une tranche de jambon périmée, c’est un déchet organique, mais pas son emballage, à fortiori en plastique. Les restes d’aliments doivent toujours être séparés de leur contenant avant de rejoindre la collecte sélective des organiques. Cela est également valable pour les dosettes café: le marc de café, dans les organiques, c’est top mais avec la capsule (plastique ou métallique) c’est flop!
  • Les sacs et sachets en plastique n’ont pas non plus leur place dans la fraction organique, surtout si le nouveau sac bleu est déjà présent dans votre commune: les sacs et sachets plastique pourront être recyclés par ce biais tandis qu’ils finiront en résidu de tri et seront traités en UVE s’ils atterrissent dans la fraction organique. Méfiez-vous aussi des plastiques biodégradables ou biosourcés et qui n’ont parfois de compostable que le nom. En savoir plus 

 

Cas particulier : les langes d’enfants

Ces dernières années, la composition des langes, au niveau des absorbants, a malheureusement fortement évolué. Les fabricants ont en effet remplacé la cellulose (matière naturelle biodégradable) par des matières plastiques super absorbantes (non biodégradables). Si auparavant il y avait donc un intérêt à jeter les langes d’enfants dans les déchets organiques, aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas, bien au contraire ! Méfiez-vous aussi de certaines assertions commerciales qui mettent en avant des langes « écologiques » : s’ils peuvent être un compromis, ils ne sont jamais totalement recyclables En savoir plus

Rappelons-nous qu’en fin de process de biométhanisation, outre l’énergie générée, le compost produit est analysé par un laboratoire indépendant. Pour garantir cette qualité et fournir un compost exempt de plastique, la seule solution 100 % efficace reste un « tri à la source », c’est-à-dire chez nous, irréprochable !

Les langes lavables sont-ils une alternative?

Oui certainement, l’utilisation de langes lavables est plus écologique et aussi plus économique. Cela permet d’éviter 850 kg de déchets par enfant en deux ans et demi ! Côté budget, le calcul est simple : de 1.350 € à 2.250 € pour les langes jetables contre de 800 € à 1 200 € pour la version lavable tout inclus (achat des langes, lavage et voiles de protection inclus). Et les versions modernes sont bien plus faciles à utiliser que les langes de nos grand-mères.

L’équipe du MAGDé est allée à la rencontre d’Alyne François, animatrice d’ateliers pour adultes et spécialistes des couches lavables. Son interview est à retrouver ici.

Les litières biodégradables, les sacs à pain, les essuie-tout,… dans les déchets organiques? Oui, oui, oui!

Si le plastique nuit à la biométhanisation, les déchets biodégradables tels que les litières en copeaux de bois, les sacs à pain en papier, les essuie-tout,… sont eux bénéfiques au procédé car ils sont source de carbone. Ils sont donc à jeter dans les déchets organiques. Vous voulez une astuce? Utilisez vos sacs à pain dans votre poubelle de cuisine pour emballer vos épluchures et vos restes de repas. C’est plus propre, plus facile et en plus, c’est bon pour la biométhanisation.

Petite exception: les cartons à pizza ne sont pas acceptés dans la fraction organique des recyparcs et points d’apport volontaire de la zone Ipalle.

Le must? Le Zéro Déchet évidemment!

Le meilleur biodéchet, comme pour tous les autres types de déchets, c’est celui qui n’existe pas. Les deux sources principales de biodéchets sont la cuisine et le jardin. Dans les deux cas, il est possible de réduire considérablement la production de ces déchets en luttant contre le gaspillage alimentaire et en adoptant les pratiques du jardin zéro déchet.

Recherche