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Le plastique, fantastique ou catastrophique?
Ils valorisent, Je réduis, Je trie

Le plastique, fantastique ou catastrophique?

25.02.2019

Le plastique est omniprésent dans notre quotidien, à tel point que l'on frise l'overdose! Si le plastique présente des avantages pratiques, ses impacts sur l'environnement sont aussi une réalité. Une production et une consommation de plastiques moindres et raisonnées sont aujourd'hui un enjeu majeur pour la sauvegarde de l'environnement. On fait le point dans ce dossier.

Petite histoire du plastique

Si l’utilisation de certaines formes de plastique naturel, comme le latex, remonte à l’Antiquité, l’invention des plastiques de synthèse ne date que d’une centaine d’années. Ce matériau révolutionnaire a fait l’objet de très nombreuses évolutions technologiques, notamment pendant la première et seconde guerre mondiale. A partir des années 50, les plastiques ont largement accompagné le développement de la consommation de masse, se déclinant en une multitude d’applications et d’objets jusqu’à de devenir omniprésent dans notre quotidien.

Léger, résistant, peu sensible à la corrosion, malléable et pas cher, ce matériau s’est imposé comme indispensable dans de très nombreux domaines : santé, bâtiment, automobile, emballage, décoration… Le plastique est partout.

En savoir plus sur l’histoire du plastique.

Si la conscience environnementale commence à se développer progressivement à partir des années 70, ce n’est que depuis peu que la catastrophe pourtant prévisible de notre surconsommation de plastique fait l’objet d’une réelle attention. A l’échelle mondiale, nous sommes aujourd’hui dépassés par la quantité de déchets plastiques que nous produisons et la tendance semble indiquer cela ne fera qu’augmenter dans les prochaines années. Selon l’ONU, cette situation nous met face à un « défi d’une ampleur décourageante », comme elle l’explique dans son rapport « l’état des plastiques » publié en 2018 dans le cadre de la journée mondiale de l’environnement.

Petit extrait choisi

Les avantages que fournit le plastique sont indéniables. C’est un matériau bon marché, léger et facile à produire. Ces qualités ont entraîné un boom de la production plastique au cours du siècle dernier. Cette tendance va se poursuivre et la production mondiale de plastique montera en flèche au cours des 10 à 15 prochaines années. Nous sommes d’ores et déjà incapables de faire face à la quantité de déchets plastiques que nous produisons. Seule une infime fraction en est recyclée. Environ 13 millions de tonnes de plastique pénètrent dans nos océans chaque année, nuisent à la biodiversité, aux économies et probablement à notre propre santé. Nous devons de toute urgence repenser la façon dont nous fabriquons, utilisons et gérons le plastique […]

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Faits et chiffres

322 millions de tonnes de plastique ont été produites dans le monde en 2015.

Soit plus de 10t à la seconde.

58 millions de tonnes de plastique produites rien qu’en Europe en 2015 dont près de 50 millions de tonnes destinées aux transformateurs de seulement 6 pays: Allemagne, Italie, France, Espagne, Royaume-Unis, Pologne.

Les applications utilisant ces plastiques se répartissent en 7 grands secteurs:

Source: PlasticsEurope

Toujours en Europe, 27 millions de tonnes de déchets plastique sont collectés chaque année pour être traités selon des modalités variables:

Il y a une grande variabilité entre les pays sur les modes de traitement des plastiques. En Belgique, ce sont le recyclage et la valorisation énergétique qui constituent les modes de traitement principaux et aucun plastique n’est géré en centre d’enfouissement (landfill) dans notre pays.

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L’Europe ouvre la chasse au plastique à usage unique!

En octobre dernier, les eurodéputés ont voté à une large majorité en faveur d’un texte reprenant différentes mesures de réduction des plastiques à usage unique. Il s’agit:

D’interdire, purement et simplement, la vente au sein de l’Union européenne de différents produits plastiques à usage unique, tels que les couverts, les cotons-tiges, les assiettes, les pailles, les touillettes ou encore les tiges en plastique fixées aux ballons, et ce à partir de 2021;

D’objectifs de réduction de la consommation: les États membres devront réduire l’utilisation des récipients alimentaires et gobelets en plastique pour boissons. Pour ce faire, ils pourront définir des objectifs de réduction au niveau national, proposer des produits de substitution au point de vente ou faire en sorte qu’aucun produit en plastique à usage unique ne puisse être fourni gratuitement;

  • D’obligations incombant aux fabricants: Les fabricants prendront en charge une partie des frais de gestion et de nettoyage des déchets et des coûts liés aux mesures de sensibilisation concernant les récipients pour aliments, les sachets et emballages (par exemple pour les chips et les sucreries), les récipients et gobelets pour boissons, les produits du tabac avec filtres (tels que les mégots de cigarettes), les lingettes humides, les ballons de baudruche et les sacs en plastique légers. Des mesures inciteront l’industrie à mettre au point des solutions de remplacement moins polluantes pour ces produits;
  • Des objectifs de collecte: Les États membres devront atteindre un objectif de collecte de 90% pour les bouteilles pour boissonsà usage unique en plastique d’ici à 2025, en mettant en place, par exemple, des systèmes de consigne;
  • Des exigences en matière d’étiquetage:Certains produits devront faire l’objet d’un étiquetage clair et normalisé indiquant le mode d’élimination des déchets, les effets néfastes du produit sur l’environnement et la présence de matières plastiques dans les produits. Ces dispositions s’appliqueront aux serviettes hygiéniques, aux lingettes humides et aux ballons de baudruche;
  • Des mesures de sensibilisation:Les États membres seront tenus de sensibiliser les consommateurs aux effets néfastes des dépôts sauvages de déchets de produits en plastique à usage unique, ainsi que sur les systèmes de réutilisation et les solutions de gestion des déchets qui s’offrent pour ces produits.

A cela s’ajoute des mesures spécifiques aux engins de pêche.

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Et en Wallonie?

Les sacs plastique à usage unique

Depuis le 1er décembre 2017, la Wallonie, via un Arrêté, interdit l’usage des sacs en plastique légers à usage unique.

Qu’est-ce qui change concrètement?

Moins simple qu’il n’y paraît, cette législation a entraîné pas mal d’interrogations lors de sa mise en œuvre, notamment au niveau des commerçants. Comment ça marche en pratique? Voici un petit résumé illustré.

Le sac bleu PMC, aujourd’hui et demain

Le sac bleu permet de collecter sélectivement une série de déchets recyclables, dont des plastiques. Petit rappel de la composition d’un sac bleu:

Un doute? Surfez sur trionsmieux.be

Les plastiques collectés par ce biais sont essentiellement le PET et le HDPE, c’est-à-dire les plastiques pour lesquels il existe des filières de recyclage/valorisation bien développées. A travers ce système, les bouteilles et flacons collectés sont recyclés à plus de 80%.

Cependant, cela ne concerne que certains plastiques d’emballage. Les autres types de plastique sont, à ce jour, essentiellement traités par valorisation énergétique. Le taux de recyclage global des plastiques d’emballage se situe ainsi autour de 38%.

Pour en savoir plus sur la collecte et le recyclage des PMC et bien plus encore, visitez le site de Fost Plus.

Et demain?

Si la Belgique enregistre de très bons résultats en matière de recyclage des déchets d’emballage au regard des autres pays européens, il n’est cependant pas question de se reposer sur ses lauriers. Les acteurs du secteur travaillent aujourd’hui d’arrachepied pour l’élargissement des types de plastiques qui pourront être jetés dans votre sac bleu.

Un changement qui s’inscrit dans une démarche de simplification, vu que tous les plastiques d’emballage iront, à terme, dans le sac bleu: pots de yaourt, raviers divers… Attention toutefois que l’on parle de déchets d’emballage uniquement, donc pas d’un vieux jouet en plastique, ni de récipients type « Tupperware » ou autre.

Le déploiement du nouveau sac bleu se fera progressivement dans les différentes zones Intercommunales selon un calendrier prédictif allant du dernier trimestre 2019 à décembre 2021. ATTENTION: d’ici là, rien ne change et les règles de tri actuelles restent en vigueur. Les informations spécifiques au démarrage et modalités du nouveau sac bleu PMC sur votre commune feront l’objet d’une communication ciblée au moment du démarrage.

Cette évolution est un véritable défi pour le secteur, car elle implique de nombreuses contraintes d’adaptation, tant pour les chaînes de tri que pour la valorisation des produits recyclés. Ajoutons à cela l’équilibre financier à trouver et les efforts d’information et de sensibilisation des usagers à mettre en œuvre et vous comprendrez aisément le travail que cela représente.
Loin de se contenter des acquis, le secteur des déchets, en Belgique et en Wallonie, reste dans une optique d’amélioration et d’évolution de ses pratiques.

Rester immobile ne sert à rien. Il faut choisir entre progresser ou régresser. Allons donc de l’avant et le sourire aux lèvres. (Baden Powel)

Que deviennent les PMC?

Une fois collectés, les déchets PMC prennent la direction d’un centre de tri qui affine le tri opéré à domicile. La Wallonie compte trois centres de tri PMC exploités par des Intercommunales:

Comment ça marche? Petit aperçu en image avec Valtris:

https://www.youtube.com/watch?v=w9UO3-Xm3eY

Une fois triées, les différentes fractions repartent alors comme matières premières selon différentes filières de production de nouveaux objets. Petit tour d’horizon du devenir de vos PMC:

Le plastique est partout, même chez vous!

PET, HDPE, PVC et autres acronymes à priori barbares désignent des types de plastiques aux propriétés et applications variables, y compris chez vous. Petit aperçu

Pour en savoir plus, consultez la brochure complète « le plastique c’est pas automatique » réalisée par éco-conso.

La chasse au plastique

Quand on mesure l’ampleur de la tâche, on peut se sentir bien démunis pour faire face au défi que représentent les déchets en plastique. Et pourtant… Si éradiquer le plastique sous toutes ses formes de votre quotidien du jour au lendemain est utopique, vous pouvez néanmoins adopter facilement toute une série de gestes qui vous permettront de réduire significativement votre consommation plastique, par exemple:

Et ça va changer quoi? On peut légitimement se poser la question de l’impact d’un comportement individuel sur la problématique. Vous n’y arriverez pas tout seul, c’est clair, mais on n’y arrivera pas sans vous non plus… En effet, si nous continuons tous à attendre que ce soit les politiques, les industriels ou le voisin qui bouge avant d’agir, ça ne risque pas d’évoluer. Par contre, nous avons tous la possibilité « de faire notre part » selon nos possibilités et priorités.

L’actualité récente montre bien que les citoyens sont conscients des enjeux environnementaux et qu’ils sont aujourd’hui prêts et demandeurs de changements. Un souffle d’espoir qui, nous l’espérons, atteindra également les détenteurs du pouvoir et les acteurs économiques pour opérer les changements nécessaires, pour aujourd’hui, et pour demain.

Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas! (Coluche)
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